L'adaptation cinématographique de l'œuvre littéraire restitue-t-elle, dénature-t-elle ou bien amplifie-t-elle les sentiments et impressions du lecteur ?
Après avoir étudié pendant quatre mois plusieurs œuvres littéraires et leurs adaptations, nous avons remarqué que les sentiments perçus à travers certaines œuvres peuvent être restitués ou à l'inverse complètement dénaturés et dans d'autres cas, ils peuvent être amplifiés.
Certes, un livre peut être riche et laisser au lecteur libre court à son imagination. Chaque lecteur, comme nous l'avons remarqué en discutant de nos avis, tire une opinion différente du roman. La lecture est peut-être une expérience personnelle, qui permet à chaque personne de divaguer, de vagabonder sur les flots de son esprit.
En effet, lorsque trois d'entre nous (Marine, Cindy, Mélusine) ont lu La Vague, nous nous sommes imaginer les personnages d'une certaine manière. Par exemple, nous nous sommes imaginées Laurie totalement différente du personnage de Karo, dans le film. Dans le livre, nous avons senti une implication beaucoup plus importante de la part de Laurie dans l'affaire de La Vague.
Léa, elle, a vu le film avant d'avoir lu le roman. Cela lui a fixé en tête des personnages précis (ceux du film), ce qui peut lui empêcher de s'en imaginer elle-même.
En général, nous avons trouvé que l'adaptation cinématographique de La Vague restituait convenablement l'intrigue principale du roman mais les sentiments n'étaient qu'amplifiés dans la toute dernière scène (Cf. article concerné).
L'on peut dire que l'adaptation cinématographique est une nouvelle œuvre. Elle ne peut pas restituer tous les moments du roman en détails, en raison de nombreuses difficultés de réalisation. C'est pourquoi nous pouvons appeler l'adaptation cinématographique "une réécriture" du livre. C'est une œuvre à part entière. Le réalisateur choisit sa propre interprétation de l'intrigue et il souhaite faire partager, voire imposer, son point de vue personnel.
De plus, la représentation visuelle inflige des barrières à l'imagination. Le spectateur est influencé par ce qu'il voit, sans peut-être aller plus loin dans sa propre réflexion. Le spectateur ne parviendra peut-être pas à s'approprier les images que le réalisateur lui propose, contrairement aux mots qu'il lira dans le roman. Ces deux expériences que sont la lecture et le cinéma sont deux expériences tout à fait différentes. Elles ne requièrent pas les même sens. Un roman nous semble être plus personnel pour chaque lecteur, qui peut se créer son propre univers.
Dans tous les cas, le cinéma permet de découvrir de nouvelles œuvres. Si l'on ne lit pas le roman avant d'avoir visionné le film, ce dernier peut nous en donner l'envie. Il peut alors faire abstraction du film et peut créer son propre univers et ce, même après avoir visionné le film.
En outre, tout dépend de l'adaptation cinématographique, du talent du réalisateur ainsi que celui des acteurs. De plus, l'on peut penser que les sentiments et les impressions sont amplifiés par l'image. Cependant, le déroulement de l'intrigue peut être dénaturé.
☺Cette conclusion n'est évidemment qu'une proposition à la réponse de notre problématique, une analyse personnelle et subjective. Néanmoins, d'autres personnes peuvent avoir un avis différent. Si certains lecteurs souhaitent le partager, ils sont invités à laisser un commentaire.
♣ Un sentiment de compassion pour le personnage principal et une impression de mal-être amplifié
Selon nous, la scène finale de l'adaptation cinématographique change quelque peu de celle du livre. Cependant, dans le roman comme dans le film, la fin reste tragique. C'est pendant la saison morte que Jack se rend sur le quai de Blackpool ( ville côtière Britannique ) ...
On remarque tout d'abord le travelling suivant la marche de Jack, le personnage principal, le long du quai. L'on entend le bruit des vagues, venant s'échouer sur la plage, des paroles indistinctes, peut être même quelques cris de mouettes, ainsi que quelques douces notes aiguës de piano. Sous un ciel clair et lumineux, Jack admire la vue.
Le ciel s'assombrit au fur et à mesure que Jack avance le long du quai. Des nuages gris assombrissent un peu la scène. La caméra se positionne dernière Jack et le suit, petit à petit. Des enfants tournent autour de lui et peuvent ainsi lui rappeler son enfance instable et tourmentée. Tout à gauche, nous pouvons remarquer une mère qui attrape son petit enfant à son l'approche, comme pour le protéger. Il doit se remémorer le crime qu'il a commis avec "Boy B" (le viol de la jeune fille puis son homicide volontaire). De nouveau, un travelling se fait vers la droite et on peut voir Jack de profil. Celui-ci boite toujours un peu mais continue son chemin vers le bout de la jetée.Il semble "irrésistiblement attiré par la jetée" (extrait pris dans le roman). Il va au sens inverse de tous les personnages qu'il croise. Il est comme un fantôme, personne ne s'occupe de lui. Le travelling suit de nouveau Jack, toujours de dos. Quand celui-ci arrive devant le carrousel il se retourne comme s'il ne voulait pas le regarder en face. Puis il reprend vite son chemin.
Ensuite, le travelling accompagne Jack et nous distinguons la mer, au bout de la jetée, de plus en plus nette. Le jeune homme avance toujours vers son but fatal. Le ciel s'assombrit, le personnage semble pensif, il est en plein questionnement intérieur.
Au bout de la jetée, Jack a une hallucination et voit apparaître Michelle, surnommée la baleine blanche. Seuls les deux personnages sont nets. A l'inverse, le paysage autour d'eux est flou. Lorsqu'ils discutent la caméra reste fixe. Par un champs contre-champs, le spectateur voit successivement Michelle et Jack. Il partage les mêmes sentiments que les deux personnages transmettent, dans leur regard, dans leurs mots. La discussion se clôt lorsque Michelle demande au jeune homme s'il part du même coté qu'elle. Il répond que non. Pourtant le quai n'a pas d'autre issue. Le jour commence à se coucher lorsque l'on voit Jack assis sur un transat. Il ressort le dessin que lui avait fait la petite fille pour le remercier de l'avoir sauvée. La caméra effectue un zoom sur le dessin, puis sur la tête de Jack.
Il se remémore ensuite les messages vocaux qu'il a laissé à deux de ses amis, les seules personnes l'ayant aidé. Le sentiment de désespoir est amplifié par la musique triste lorsque l'on entend le message que Jack a laissé à Terry. Plongée sur Jack, on le voit d'en haut. Il garde les yeux fermés et il verse quelques larmes. Le personnage se trouve de l'autre coté de la barrière de sécurité, au bout de la jetée. La caméra descend ensuite vers la mer jusqu'à ne distinguer plus qu'une eau sombre. Lorsque l'on entend le message vocal laissé à Chris, on découvre Jack qui pleure : "Tu te souviens de la petite fille ? Tu te souviens qu'on a sauvés cette petite fille mon pote ! Souviens-toi de ça". Par un champs contre-champs, on voit alternativement l'eau sombre de la mer et le visage accablé de Jack.
Jack verse une dernière larme qui clôture le film. Par un fondu au noir, le générique apparaît. Une note de piano grave, qui reste en suspend un petit moment, laisse deviner un dénouement tragique. Tout au long du visionnage, nous pouvons supposer ce destin. Le personnage se donne la mort, en sautant dans la mer froide et calme.
♣ Extrait du livre
"Il est enfin arrivé au bord de la mer.
La gare donne sur une route, le genre de route, qui inévitablement, mène quelque part. Qui vous incite, même si votre jambe proteste à chaque pas, à accélérer l'allure. Qui sent le sel et le sable, les chips et les sandwichs. Le graillon aussi, les mauvaises clopes et la barbe à papa. Le genre de route qui semble aller dans une seule direction, même si la circulation est à double sens. Tout va vers le bas, sur des routes pareilles. Tout va vers la mer.
Cette route là amène Jack sur une promenade, au bout de laquelle s'étend une jetée. "North Pier", lit-il sur une pancarte. Pour lui, c'est le signe d'un nouvel exploit : il a enfin atteint le nord d'une certaine manière. A la façon dont l'air lui emplit les poumons, il a l'impression d'avoir fait semblant de respirer jusque-là. L'air devrait toujours avoir cette qualité. C'est ainsi que le concevait celui qui l'a inventé, forcément.
Sur la gauche, Jack peut voir la tour de Black-pool. Non, à vrai dire, ce n'est pas qu'il peut la voir, mais plutôt qu'elle s'impose à sa vue. Elle exige l'attention. Immense, toute de poutrelles sombres, impunément phallique. Aime-moi ou va te faire foutre, proclame-t-elle.Comme tout à Blackpool, apparemment. Diseurs de bonne aventure, stands de fish and chips, casquettes et T-shirts ornés de slogans. Mais Jack est irrésistiblement attiré par la jetée. C'est pour ça qu'il est venu.
Il longe une galerie de jeux qui fait de la réclame pour ses toilettes gratuites et d'où s'échappe le bruit d'une cascade de pièces de monnaie.
Un bruit si assourdissant que Jack le suppose diffusé par des haut-parleurs. A moins que tout ne soit amplifié a Blackpool? La jetée elle même semble se déployer sur des kilomètres. On peut même prendre un petit train pour aller jusqu'au bout. Mais en dépit de sa jambe douloureuse, Jack tient à la parcourir à pied.
Il passe devant un castelet "Punch and Judy" abandonné à la morte-saison. Il n'a jamais vu le spectacle mais il connaît les thèmes : difformité, violence domestique, infanticide. Parfait pour les gosses, quoi.
La mer, visible par les interstices des planches, s'agite en dessous de Jack. elle l'appelle, frappe à la porte, l'invite à jouer avec elle. Sa mère répondrait qu'il n'est pas là, elle dirait que c'est trop dangereux. Mais voilà, sa mère est partie. il est tout seul à la maison. en tout cas , c'est vrai que l'air marin est revigorant. Son genou guérit un peu plus à chaque pas, Jack en est certain. Les plaies de son âmes cicatrisent, son humeur s'allège. il ne s'agit plus de faire un choix à présent. Non, il s'agit de renoncer au choix. De laisser à la mer le soin de décider à sa place. Il arrive à un certains moments qu'on ne veuille plus rien du tout. Plus rien, nada, que dalle, zéro. Il comprend soudain que ce ne sont pas les vides qui posent problème. Non, c'est le contenu. C'est ce qu'on met qui crée les trous. pour une fois, il aimerait se sentir complètement dépouillé. Réduit à sa plus simple expression, comme Jésus en fil de barbelé le jour de l'enterrement de sa mère. Une représentation qui lui avait paru cruelle sur le moment, mais dont il perçoit aujourd'hui toute l'authenticité.
Des bateaux sont amarrés à des flotteurs, à une certaine distance de la jetée. Des petits hors-bord blanc . il y a sûrement des couvertures à bord, peut-être aussi des provisions. S'il réussit à nager, se dit Jack, il essaiera d'en rejoindre un. Il a appris comment faire démarrer un moteur en bricolant les fils de contact. De plus, ces canots doivent être faciles à manœuvrer. Et il ne risque pas d'avoir un accident ; il a toute l'immensité de l'océan pour apprendre à conduire, pour réfléchir à une destination dans le monde. Rien ne l'empêchera de mettre le cap sur la France, par exemple. De mettre le cap n'importe où. On ne le rattrapera jamais s'il a un bateau.
Et si il coule, eh bien c'est que les choses ne devaient pas se passer ainsi. En cette magnifique journée au bord de la mer , il se sent libre. Délivré des remords et de la tristesse. Il a connu l'amour, il a eu un travail, il s'est fait des amis, il a découvert le sexe, il a sauvé une vie. Il ne pourrait y avoir d'endroit ou de moment mieux choisi pour mourir.
On dit que la noyade, c'est la meilleure façon de partir. Si on doit s'en aller autant choisir cette solution- là. Il se voit recouvert d'eau salée, descendant en vrille vers les fonds sableux. Pour peu que les vagues aient un goût aussi agréable que leur odeur, ce ne sera pas si terrible. Oui, c'est sûrement la meilleure façon.
Il escalade la grille au bout de la jetée et fait passé en premier sa jambe blessée de l'autre côté. Il se dépêche, de crainte qu'on ne l'aperçoive. Il ne veut pas qu'on puisse le sauver ou l'empêcher d'atteindre son but. Il a déjà repéré son bateau ; ce n'est pas le plus grand ni le plus luxueux, mais c'est celui qui lui plaît le plus. Celui dans lequel il s'imagine blotti.
Les baskets le gêneraient dans sa tentative pour nager. Il refuse de donner ainsi l'avantage à la noyade. Alors, il s'en débarrasse à coups de pieds. D'abord une puis l'autre. Il les regarde s'enfoncer dans la mer. Avant de tortiller ses orteils pour ôter aussi ses chaussettes. Elles mettent plus longtemps à disparaître sous la surface, lui donnant une idée plus précise de la profondeur réelle. Mais il est sûr de survivre à la dégringolade elle même. C'est l'asphyxie qui risque d'avoir sa peau.
il s'immobilise sur le dernier barreau de la grille, savourant le moment où il doit rassembler ses forces. son élan vers le large le prend presque au dépourvu. Pas de compte à rebours. Il a sauté, c'est tout.
C'est un bond magnifique, il n'en doute pas. Sur fond de soleil. Loin de l'ultime avant-poste d'un pays qui le hait. Bien au-dessus de la jetée. Plus haut qu'il ne l'était au départ.
et puis comme il le pensait, il arrive à ce moment, après l'ascension mais juste avant la chute, où tout s'arrête. Il ne tombe pas, il ne vole pas non plus. Durant un instant, le temps semble suspendu. Bien sûr, ça ne dure pas aussi longtemps que dans les dessins animés. Peut-être moins d'une seconde. Mais c'est suffisant pour se demander, les bras tendus et les pieds serrés, s'il ne vaudrait pas mieux cesser de lutter une bonne fois pour toutes."
Dans le roman, les scènes descriptives (ici celle du paysage) ne peuvent être mises en valeur : un livre à ses limites et on ne peut pas tout exprimer par les mots. C'est pourquoi nous pensons que cette scène reflète le sentiment de liberté et d'évasion. Sentiments que le roman ne peut peut être pas, selon nous -malgré l'imagination- nous faire ressentir.
L'absence de parole est masquée par la musique et le spectateur se laisse emporter par l'immensité du paysage. La caméra est constamment en mouvement, elle tourne autour du personnage. Au début, Christopher nous semble grand et imposant. Cette impression est créée par un zoom. Petit à petit, la caméra s'éloigne de Chris et laisse apparaître la grandeur du paysage. On retrouve un contraste de "taille" : le spectateur se rend compte de la petitesse et de l'impuissance de l'Homme face à la Nature. C'est d'ailleurs elle qui décidera du sort tragique de Chris.
Malgré tout, Christopher lève les bras en signe de victoire. Il est seul face à l'immensité de l'Alaska, ce qui ne l'empêche pas de garder une certaine "supériorité". Cheveux au vent, le jeune voyageur est en osmose avec la Nature.
En outre, la musique qui paraît calme et régulière lorsqu'elle débute, est en quelque sorte perturbée par le son d'un violon. C'est au moment où l'alto démarre que Chris lève les bras. Cette musique légère et fluide, du début, montre la sérénité du personnage principal au sein de la Nature. Le violon, qui dérange soudainement la quiétude de l'atmosphère, pourrait prévenir les spectateurs : ils peuvent s'attendre à un changement, voire un danger possible.
On peut penser que dans l'adaptation d'Into the Wild Sean Penn glisse discrètement une vision baroque du monde, vision intemporelle. Ce mouvement concerne, entre autres, le combat de l'Homme face à Dame Nature. Il se sent solitaire, perdu et décentré vis à vis de cette dernière. De plus, Christopher voit au-dessus des apparences. Il est persuadé que celle-ci cache quelque chose de différent de ce que l'on voit.
Des sentiments emplifiés par la splendeur des paysages, la beauté de la musique et des faits plus romancés
Dans le roman, les aventures de Christopher McCandless sont relatées par le point de vue de l'auteur. En effet, ce roman est considéré comme une oeuvre biographique. On y retrouve de nombreuses cartes, des citations, quelques lettres, des parties de son journal de bord et des articles de journal. C'est un récit plutôt objectif car il est raconté par l'auteur, qui est aussi le narrateur Jon Krakauer, auteur et journaliste (ce détail nous est donné dans l'avant propos).
Au contraire du roman, le film est plus axé sur le point de vue de Christopher. Le film est composé de nombreuses ellipses, qui nous expliquent toutes, peu à peu, la cause et les raisons de son départ. On peut les classer en trois parties : l'une qui correspond à son enfance, une autre à son trajet entre Atlanta, Georgie, et Piste Stampede, Alaska et la dernière correspondant à sa découverte du bus et sa vie dans ce nouvel environnement.
♣Nos Avis
Cindy: L’adaptation cinématographique d'Into the wildselon moi amplifie bien la sensation de liberté et d’immensité du paysage. Le fait que le livre soit composé de lettres, de cartes, d’extraits du journal de bord du personnage principal crée pour ma part une certaine lourdeur et freine le lecteur.Le film m’a vraiment surpris et m’a fait voyager, je pense que la musique et les plans panoramiques ont une réelle importance durant le voyage du spectateur.
MélusineTout comme Léa, je trouve que l’adaptation d’Into the Wild complète soigneusement le roman de Jon Krakauer. Le livre est composé de lettres, de cartes, d’extraits du journal de bord de Christopher McCandless et d’articles de presse. J’avais un peu de mal à m’imaginer la splendeur et l’immensité du paysage. Grâce aux plans d’ensemble et panoramiques de cet environnement inconnu, on partage le même sentiment de liberté que le personnage. De plus, la musique calme joue beaucoup sur ces sentiments ; elle amplifie, selon moi, la beauté de la Nature et cette envie de s’évader.
LéaSelon moi, l'adaptation cinématographique d'Into the wild complète tout à fait le roman de Jon Krakauer. En effet, pour ma part, je considère le roman comme une enquête journalistique, ayant un coté plus « factuel ». Au contraire, dans la version cinématographique l'on retrouve une « vraie » histoire. Je ne m'attendais pas à une telle fin ! C'est un long métrage prenant et émouvant. La musique et les paysages sont parvenus à me faire voyager pendant les deux heures et trente minutes du film.
Comme Chris, j'ai eu envie de prendre mon sac et de partir à l'aventure. Je trouve qu'il offre au spectateur une véritable envie de liberté et lui rappelle la force de la Nature.
Marine Into the wild est pour moi, une des meilleures et rares adaptation cinématographique à réellement amplifier les sentiments du lecteur. Ce film m'a vraiment bouleversé et touchée. L'histoire de se jeune homme fais rêver au départ puis nous fais ressentir tellement profondément ses sentiments que je ne me lasse pas de le regarder. La musique est, pour moi, LA touche finale qui à rendu le film aussi "prenant", elle accompagne parfaitement les paysages grandioses et rythme l'histoire jusqu'à la toute fin.
♣ Des sentiments amplifiés dans les dernières minutes
Selon nous, la scène finale de l'adaptation cinématographique est celle qui diffère le plus du livre. En effet le film se termine sur des scènes choquantes et marquantes. Elles restent ainsi gravées dans la mémoire du spectateur. Au cinéma, les images et les faits sont plus mémorables que de "simples" mots. Ce genre de scènes amplifie les sentiments du spectateur et les pousse à la réflexion.
A l'inverse, l'atmosphère est pesante tout au long de l'œuvre. Les mots suffisent à troubler le lecteur. Celui-ci perçoit la gravité de la situation sans une fin tragique.
La scène débute sur un plan poitrine (qui montre le haut du buste et la tête du personnage) du professeur Wenger. C'est le début de son discours. Les va et vient entre le professeur et la foule d'élèves montrent qu'il y a un réel échange entre eux. Cependant, le professeur reste sur l'estrade et domine la situation. C'est le leader de la Vague.
Les élèves, unifiés grâce à leurs chemises blanches, sur lesquelles on remarque l'emblème du mouvement, sont enfermés dans la salle. Le quadrillage sur les murs nous donne une impression d'isolement et d'enfermement tel une prison. Cela montre qu'ils forment un groupe à part et quelque part même, qu'ils sont pris au jeu, pris au piège, par cette expérience.
De plus, on remarque l'augmentation des plans poitrine sur le personnage de Robert. Il est en retrait, sur le côté de l'estrade mais le spectateur a l'impression qu'il pourrait bientôt agir et prendre une place plus importante dans la réunion. En effet, il observe la situation tendue qui dégénère petit à petit. Les plans poitrine illustrent les émotions grandissantes des personnages.
Plus tard dans la scène, Wenger et son discours sont mis en évidence grâce à un gros plan, filmé en contre-plongée. Ses émotions sont partagées par cet effet. Ses paroles sont lentes et saccadées et leur donnent un aspect solennel. Il utilise des mots forts pour montrer la gravité de la situation. Certains élèves se lèvent afin de montrer leur désapprobation.
Lorsque tous les participants décident de quitter les lieux, Robert intervient. Avec son revolver, il menace ses camarades et ainsi, il prend un rôle plus important dans la tournure des évènements. Il hésite à tuer son professeur et tire finalement sur l'un de ses camarades. Les actions s'enchaînent alors très vite.
Les principaux acteurs de cette manifestation se trouvent toujours sur l'estrade mais ils sont agenouillés près du blessé. Les autres élèves et même le professeur Wenger sont mis en situation d'infériorité par rapport à Robert. Même ceux qui étaient assis sur les chaises, se baissent encore plus, ils essayent de se cacher et de se protéger.
Robert semble raisonné et abaisse son arme, en signe de renoncement. Les élèves et le professeur pensent que le danger est passé. On perçoit le soulagement sur les traits de leur visage. Brusquement, d'un geste franc et sec, il se donne la mort. Une scène "choc" qui émeut le spectateur et marque son esprit.
On voit la tristesse et l'inquiétude sur les visages, certains pleurent. Puis la caméra zoom sur Wenger, dont on n'entend plus que le souffle ; il réalise l'horreur de son erreur. La scène de la conférence prend fin sur un fondu au blanc qui permet une transition immédiate sur l'arrestation du professeur Wenger.
La scène suivante est au ralenti pour que le spectateur ait conscience de l'atrocité des faits antérieurs. A travers le regard de Wenger, le spectateur découvre les conséquences tragiques de son acte jusqu'à ce qu'il entre dans la voiture.
On voit défiler le paysage lumineux et verdoyant, qu'il voit sans doute pour la dernière fois. On a ensuite un zoom sur son visage terrifié. Il se remémore sûrement la semaine qu'il vient de passer et regrette d'avoir poussé l'expérience si loin.
♣ Extrait du livre, correspondant à la scène étudiée.
[...] Lorsqu'il se plaça entre les deux écrans géants qu'il avait commandés au service technique un peu plus tôt, la foule se mit spontanément à clamer les slogans de la Vagye, debout devant les sièges, tout en exécutant le salut rituel.
"La Force par la Discipline !"
"La Force par la Communauté !"
"La Force par l'Action !"
Face à eux, Ben resta immobile. Dès qu'ils eurent fini de réciter les slogans, il leva les bras pour demander le silence. Une fraction de seconde plus tard, le silence régnait dans la salle pleine de lycéens. Quelle obéissance ! pensa Ben, avec tristesse. Il balaya l'assemblée du regard, conscient que c'était probablement la dernière fois qu'il les captivait à ce point. Puis il commença:
"Dans un instant, notre leader national s'adressera à vous." [...]
[...] Les écrans étaient toujours bleus. Aucun visage n'apparut, aucun son ne sortit des enceintes. Dans la salle, les élèves commençaient à plisser les yeux et à échanger des murmures inquiets. Pourquoi ne se passait-il rien ? Où était leur chef ? Que devaient-ils faire ? Tandis que la tension monter dans l'auditorium, cette question tournaient et retournaient dans leur tête : que devaient-ils faire ?
De son poste sur la scène, Ben couva du regard cette marée de visages inquiets qui l'observaient sans ciller. Était-il donc vrai que la nature des hommes les poussait à chercher un meneur ? Quelqu'un pour prendre les décisions à leur place ? Manifestement, tous ces visages levés vers lui l'affirmaient. Telle était la responsabilité d'un chef : savoir qu'un groupe comme celui-là le suivrait n'importe où. Ben commençait à quel point sa "petite expérience" s'avérait bien plus sérieuse que ce qu'il avait imaginé. Ils étaient prêts à lui faire une confiance aveugle, à le laisser décider à leur place sans hésiter - ce constat l'effrayait. [...]
[...] "Il n'y a pas de leader, c'est ça ?!"
Sous le choc, des élèves se tournèrent vers le protestataire tandis que deux gardes l'évacuaient. Dans la confusion qui s'ensuivit, Laurie et David parvinrent à entrer en douce par la porte ouverte.
Avant que les élèves aient eu le temps de comprendre ce qui venait de se passer, Ben reprit sa place au centre de la scène.
"Si, vous avez un leader!" Clama-t-il.
[...]
La salle résonna de hoquets et d'exclamations lorsqu'un portrait géant d'Adolf Hitler apparut. [...]
[...] "Vous vous croyiez si spéciaux ! reprit Ben. Meilleurs que tous ceux qui ne sont pas dans cette salle. Vous avez échangé votre liberté contre une pseudo-égalité. Mais cette égalité, vous l'avez transformée en supériorité sur les non-membres. Vous avez accepté la volonté du groupe face à vos propres convictions, sans vous soucier de ceux qui en souffraient. Oh, certains d'entre vous pensaient se contenter de suivre les autres, se disant qu'ils pouvaient rebrousser chemin s'ils le boulaient. Mais l'avez-vous fait ? L'un d'entre vous a-t-il seulement essayé ?" [...]
[...] Ben les regarda quitter la salle en même temps que les derniers ex-membres de la Vague. Lorsqu'ils furent tous partis et qu'il se crut seul, il soupira : "Dieu merci."Il était soulagé que son expérience se soit bien terminé et se réjouissait d'avoir toujours son poste au lycée Gordon. Il lui faudrait encore apaiser quelques parents en colère et autres collègues furieux, mais il savait qu'avec le temps il y parviendrait.
Il allait quitter la scène lorsqu'il entendit un sanglot. Appuyé contre l'un des téléviseurs, Robert pleurait à chaudes larmes.
Pauvre Robert, pensa Ben. Le seul qui avait tout à perdre dans cette histoire. Il s'approcha du lycéen tremblotant et passa un bras autour de ses épaules.
"Tu sais, Robert, déclara-t-il pour lui remonter le moral, la cravate et le costume te vont bien. Tu devrais en porter plus souvent."
Malgré ses larmes, Robert parvint à sourire.
"Merci, Monsieur Ross.
-Qu'est-ce que tu dirais d'aller manger un truc ? Proposa Ben en l'entraînant au bas de la scène. Il y a deux ou trois choses dont j'aimerais qu'on discute."
En général, le roman est bien repris par le film. L'atmosphère pesante, limite oppressante se fait bien ressentir.
Parfois, dans le roman de Jonathan Trigell les passages peuvent être flous et nous avons eu du mal à les comprendre. Il y a de nombreuses ellipses narratives, des "flash-back" sur l'enfance de Jack. L'on parvient mieux à les distinguer dans l'adaptation cinématographique. En effet, dans cette dernière, les personnages sont représentés dans le passé : c'est a dire plus jeunes, et représentés par d'autres acteurs.
Dans le livre, les mots sont froid, l'écriture est dure. Ces procédés traduisent la difficulté de l'enfance de Jack (un père assez violent, une mère malade...) et le malaise qui le poursuivra tout au long de sa courte vie. Le lecteur partage le malaise du personnage principal.
♣Nos Avis
Cindy : Tout au long du livre comme dans le film, nous pouvons percevoir une atmosphère pesante, limite oppressante. Le fait d’avoir vu le film avant de lire le roman, m’a aidé à mieux comprendre certain passage du livre. Pour ma part, je préfère l’adaptation cinématographique au livre car le film est plus clair, amplifie le mal être de Jack. Néanmoins, le film comme le livre, retrace la difficulté de réinsertion dans la société pour les anciens détenus (ici Jack).
Mélusine Boy A est un film simple mais qui traite d'un sujet dur. Cette histoire est un modèle pour le spectateur qui en ressort instruit et bouleversé. On ressent aussi bien dans le livre que dans le film un sentiment de compassion par rapport au personnage principal, qui a tenté de reconstruire sa vie et ainsi, de purger sa peine. Malheureusement, la bêtise humaine montre bien sa grandeur : les autres ne l'acceptent pas, même malgré ses efforts pour devenir quelqu'un d'autre.
Léa Le livre ainsi que le film m'ont beaucoup touchée. L'histoire est simple, mais néanmoins bouleversante et apprend au lecteur une vraie leçon : la société ne pardonne pas et reste sur des préjugés. Jack tente d'oublier son enfance et de devenir un autre adulte qui vit au delà de son passé. Il tente de se réinsérer au sein de la société tout en discrétion et avec pudeur, après de longs mois renfermé sur lui-même. De plus, j'ai trouvé le jeu des acteurs poignant, notamment celui du personnage principal. Boy Anous montre à quel point la faculté de pardonner est importante.
L'histoire de Virgin Suicides, racontée par cinq garçons, repose sur un mystère féminin. En effet, le roman est narré par ces cinq adolescents qui désirent connaître le monde des filles Lisbon. Les narrateurs rassemblent tous les éléments qui leur permettraient enfin de comprendre ce qui a poussé les filles à se donner la mort.
On retrouve dans le film, le "cliché américain" présent dans le livre. Notamment, la présence du personnage de Tripp Fontaine, le "bad-boy" sportif (il fait du football américain). De plus, les prénoms ne sont pas changés, modifiés, dans la mise en scène. Selon nous, cela contribue à la restitution de l'histoire. Un petit détail qui nous semble toutefois important.
Durant de nombreuses scènes du film, on retrouve un certain jeux de lumières, des couleurs pastels. Ces effets transportent les spectateurs dans un monde qui pourrait lui sembler irréel et chimérique. Les cinq soeurs , "rêveuses" semblent "totalement déconnectée[s] de la réalité" (extrait du livre). Et pourtant, l'histoire n'a rien d'un conte de fées ! La bande originale, composée de musiques douces et apaisantes, contraste avec la tragédie.
Le roman et sa représentation cinématographique représentent clairement un cadre spatio-temporel correspondant au années 1970. Auteur et réalisatrice manient tous deux les "codes" vestimentaires, les "codes" architecturaux et même le vocabulaire de cette époque. Tous deux ont la volonté de donner aux soeurs Lisbon une "véritable" histoire. Inspiré d'un fait divers pour la rédaction de son roman, Jeffrey Eugenides laisse libre cours a son imagination, ce que Sofia Coppola met bien en scène.
♣Nos Avis
Cindy : Très belle histoire. Au travers de la personnalité des personnages, le roman exerce une critique de la société, puritaine. Le roman comme le film a un scénario émouvant qui fait réfléchir. Nous pouvons constater que de nombreux détails paraissent décalés. Selon moi la narration comporte des imprécisions. Dans l’adaptation cinématographique, l’aspect d’enquête sur les sœurs Lisbon par les garçons change, dans le roman, ils s’impliquent vraiment des cinq sœurs, ce qui dans le film parait moins intense car tout est centralisé sur les sœurs.
Mélusine Quelques détails du roman ont été modifié dans la réalisation filmique. Tout d’abord, les cinq adolescents, qui sont narrateurs dans le livre, sont moins mis en évidence. On ne découvre pas l’histoire selon leur propre point de vue. Je trouve que dans le livre c’était important de découvrir le mystère des filles Lisbon à travers leur regard.
Je trouve toutefois que le livre et le film sont tout deux aussi déstabilisants. Je n’ai pas vraiment apprécié l’histoire, je l’ai trouvé trop tragique. Mais l’intrigue est bien respectée et on reste déstabilise.
Léa Le livre de Jeffrey Eugenides est présenté comme un rapport, une enquête menée par un groupe d'adolescents qui développent une réelle « passion » pour les sœurs Lisbon. La version cinématographique de Sofia Coppola montre un réel intérêt pour les sœurs, mais sous un autre angle. Les garçons , je trouve, sont moins mis en avant que dans le roman. En effet, dans ce dernier, ce sont eux les narrateurs. Je trouve que l'histoire apporte de nombreux détails qui ne me semblent pas essentiels à la poursuite de l'action. Ceux-ci « cassent » quelque peu, à mon avis, le rythme de l'histoire.
L'ambiance mystérieuse du film, renforcée par la bande originale qui colle parfaitement avec, m'a mise (presque) mal à l'aise durant toute la durée de l'intrigue. Sentiment qui à subsisté, même après plusieurs visionnages.
Marine Il est clair de dans le film de Sofia Coppola, l'importance des quatre garçons, que l'on retrouve dans le roman, n'est pas aussi présente. Malgré tout, le sentiment de "mal-être" d'incompréhension que l'on connait dans le livre, est le même lors du visionnage du film (même en connaissant la fin). On a l'impression de "redécouvrir" l'histoire, à chaque fois. et même après l'avoir vu plusieurs fois, quelques détails m'échappent encore, certaines questions persistes. Ainsi durant tout le film, de nombreuse émotions nous traversent : L'angoisse, la peur et même le rire. J'ai vraiment bien aimé cette adaptation, aillant lut le livre après le film je n'ai donc pas été déçue et le livre m'a confortée dans mon avis.
Into the wild (Voyage au bout de la solitude), roman de Jon Krakauer,
Adapté au cinéma par Sean Penn.
♣ En bref
Into the Wild est un roman biographique américain qui relate des faits réels. Christopher McCandless a entrepris son "voyage au bout de la solitude" peu après son diplôme en 1990.
Christopher McCandless décide de quitter son confort familial aisé afin de mener une vie plus simple et en osmose avec la nature. Sa destination finale : l'Alaska. Après de multiples périples et des rencontres plus enrichissantes les unes que les autres, il devient alors "Alexander Supertramp, le vagabond".
Une histoire obscure dénaturée par une réalisation plus "positive"
Dans le livre, l'atmosphère est très sombre. Claire, le personnage principal, est une simple caissière de supermarché, seule et sans amis. Sa tristesse et son bouleversement sont fortement exprimés suite à la dispartition soudaine et inexpliquée de son frère, un être qui lui est cher. C'est une histoire morose. Les phrases courtes et froides donnent peu de répis au lecteur, qui se sent tourmenté et inquiété par les évenements.
Dans le film, nous trouvons que l'esprit de l'œuvre n'est pas bien conservé. De plus, le déroulement de l'histoire est beaucoup modifié. Nous retrouvons dans l'adaptation cinématographique beaucoup de divergences.
Tout d'abord, les prénoms des personnages sont différents. Claire est rebaptisée Lili (de son vrai prénom Elise). Dès le début du film, l'atmosphère paraît plus légère. En effet, Lili rentre de vacances avec une amie. On découvre alors un visage souriant, qui change les attentes du spectateur. Si celui-ci a lu le roman en premier, il s'attend sûrement à voir une jeune femme affligée et seule. Plus tard, Lili se renferme sur elle-même lorsqu'elle apprend "la tragédie", la mort de son frère. Elle finit même par ne plus manger, elle s'évanouit en classe (en effet, dans le film, elle est étudiante au lycée) et doit se faire hospitaliser. Le spectateur comprend implicitement que la jeune fille souffre d'anorexie. Le realisateur Philippe Lioret insiste sur la maladie. Peut-être ce dernier y verrait une remise en cause des médecins et des infirmièrs en psychiatrie. Ils nous sont montrés froids et obtus, presque insensibles. A l'inverse, dans le livre l'auteur n'en parle pas du tout. Cependant, Lili se perd dans les soirées et se noie dans l'alcool.
L'histoire du livre est racontée par de nombreuses élipses narratives alors que le long-métrage suit un déroulement linéaire. Tout au long du film, on remarque de nombreux plans poitrine, qui permettent au spectateur de voir les émotions des personnages. La musique contribue également à cet effet, en intervenant fréquemment (surtout lors de la scène dans laquelle Lili se rend au lycée dans un transport en commun).
♣Nos Avis
Cindy Pour moi le film n'est pas à la hauteur du livre. Certains noms de personnages sont changés, et des scènes ont été ajoutées et dénaturent le sens même du roman. Le déroulement des péripéties dans le film sont altérées par rapport au livre. Claire (Lili dans le film) est moins seule dans le film que dans le roman, là, elle se retrouve encadrée par des amis. De même, l'héroïne parait moins impliquée dans la recherche de son frère. Le film est plus axé sur son mal être (anorexie, passage à l'hôpital...), alors que pour l’auteur elle est plus présente chez ses parents par exemple. Dans le livre on voit qu’il y a un réel intérêt sur sa vie à Paris, le film, qui nous la présente vivant en banlieue pavillonnaire, refroidit un peu le cours de l'histoire effleurant à peine sa vie de caissière, son errance amoureuse. Le fait de la faire vivre chez ses parents en banlieue, qui plus est dans un lotissement de pavillons, rend peu crédible que personne en un an n'ait l'occasion de lui dire ce qui s'est passé. Dans le livre, elle vit vraiment une vie éloignée de sa famille et de ses anciennes connaissances ce qui donne un peu plus de crédibilité à l'histoire. Malgré tout on comprend bien que le film est une adaptation du roman d'olivier Adam
MélusineJe vais bien ne t’en fais pas est un livre assez sombre, voire déstabilisant. On ne retrouve pas le même malaise dans le film. L’ambiance est beaucoup plus légère et ce triste sentiment se ressent moins. Dans le roman, l’auteur essaye de nous faire comprendre à quel point la jeune héroïne est seule et attristée sans la présence de son frère. Dans le film, Claire (renommée Lili) a des amis sur qui elle peut compter. De plus, le réalisateur Philippe Lioret insiste énormément sur l’anorexie de la jeune fille alors que dans le livre ce détail n’est pas une seule fois cité. Toutefois, le film reste très beau et il mérite vraiment d’être vu.
Léa Une histoire sombre et pleine de mystère... Mystère qui plane tout au long du roman, et qui, selon moi, n'est pas restituée dans la réalisation de Philippe Lioret. Cependant, les deux ouvres restent émouvantes et touchantes. J'ai trouvé le suspense plus présent dans le film. L'on ne s'attend pas à une telle fin, le "twist" de cette dernière est vraiment surprenant, malgré tous les indices qui nous laissent croire à la disparition définitive du frère de Lily. J'ai espéré, jusqu'aux dernières minutes, que l'histoire se termine bien.
Marine Pour moi, l'intrigue est vraiment différente dans le film ! Bien que les personnage soient à peut près respectés, que l'univers et l'ambiance du roman se retrouvent parfaitement dans le film, le déroulement des péripéties est complètement chamboulé. Ayant vu le film avant de lire le livre, j'ai vraiment été surprise agréablement, car l'ambiance et le malaise que j'avais découvert dans le film de Philippe Lioret se retrouve vraiment bien dans le roman. Il est vrai que ce récit est profond et plein de moral, il nous fait ressentir un sentiment déstabilisant mais vraiment unique. Je trouve malgré tout vraiment dommage le non-respect de quelques "détails": le roman montre à quel point l'héroïne est seule et décontenancée sans son frère, sa moitié. Alors qu'elle a des amis fidèle à qui elle se raccroche dans le film. Également dans le film, on ne comprend pas pourquoi le réalisateur tien à insister sur l'anorexie de l'héroïne alors que dans le livre on ne parle pas une seule fois de cette maladie.
Des sentiments réstitués dans l'ensemble de la réalisation
Selon nous l'adaptation cinématographique de La Vague suit la même intrigue que celle du livre. En effet les grands thèmes du totalitarisme et de l'autocratie sont présents tout au long de la réalisation de Dennis Gansel. Néanmoins, nous ne retrouvons pas le "cliché" des lycées américains présents dans le roman (équipes de sports lycéennes comme le football américain, le journal scolaire...).
Dans le film, l'action se déroule en Allemagne actuelle. Ainsi les grands thèmes, évoqués ci-dessus, peuvent paraître plus ancrés dans leur contexte car certaines répliques font référence au "Troisième Reich" et au nazisme. A titre d'exemple, certains élèves ne veulent pas étudier le sujet qui fait "la honte" de l'Allemagne : "-Le troisième Reich...-Oh c'est reparti pour un tour !". Les noms des personnages ont été modifiés, "germanisés", afin d'accorder plus de vraisemblance au film. Le professeur Ben Ross devient le professeur Reiner Wenger.
♣Nos Avis
Cindy : Certes, chaque personnage retrouve son équivalent Allemand. De plus, le déroulement de l'histoire dans le film est quasiment similaire à celui du roman. Mais la représentation filmique a quand même des divergences par rapport au roman, notamment l'élément qui fait que le mouvement de la vague commence, dans le roman c'est suite au visionnage d'une vidéo sur les camps de concentration, passage sauté dans le film ; également la fin qui est malheureusement plus dramatique dans le film que dans le livre. Le fait est, que dans le film, les élèves paraissent plus agressifs, plus "animal" que dans le livre et permet de bien mettre en évidence l'ampleur de ce mouvement et de choquer le spectateur. Le film reprend tout de même les ressorts du fascisme, la fragilité insoupçonnée d'une démocratie qui fait vraiment réfléchir. Je n'ai pas vraiment aimé le film, il n'était pas à la hauteur de mes attentes par rapport au roman qui lui est vraiment fantastique, objectif, jusqu'à la dernière page.
Mélusine Selon moi, l'adaptation cinématographique de La Vague suit en partie bien l'intrigue de l'histoire. Toutefois, j'ai regretté de ne pas voir apparaitre une scène qui pour moi semblait être l'élément déclencheur des événements. Cette scène est clairement décrite dans le livre : les élèves visionnent un film sur les camps de concentration et la déportation. Ils sont ainsi frappés par les faits terribles et historiques, ce qui explique le commencement de la vague.
J'ai trouvé intéressant que le réalisateur ait choisi de modifier la fin. En insérant une scène choquante (la mort d'un élève ainsi que l'arrestation du professeur) l'esprit du spectateur est frappé, marqué. Cela l'incite a réfléchir sur le sujet : une dictature pourrait-elle être de nouveau instaurée ? C'est une question à méditer.
Léa Avec son scénario prenant et une action quasi-permanente, La Vague m'a vraiment captivée jusqu'à la dernière scène. Ce long métrage m'a aussi poussé à la réflexion, et je me pose (encore) de nombreuses questions. J'ai été la seule d'entre nous quatre à lire le roman après après avoir visionné le film. J'ai bien sur retrouvé l'intrigue principale, mais je trouve cependant que la violence se fait plus présente dans le film. Les images, peut être, nous choqueraient-elles plus que les mots? Je trouve que le film ainsi que le livre représentent la réalité actuelle. Des jeunes, en perte de repères et qui s'impliquent « à fond » dans un projet qui leur permettra d'appartenir à un groupe, à une certaine communauté et de découvrir une nouvelle façon de vivre. Une adolescence qui rimerait avec motivation, mais sans laisser à l'écart une pointe de naïveté ?
La Vague nous montre la possible ascension d'un régime autocratique incontrôlable (ou presque), qui pourrait refaire surface dans la société d'aujourd'hui.
MarineL'histoire et l'intrigue du roman ont été, selon moi, particulièrement bien conservées. Chaque personnage américain a son équivalent Allemand et le déroulement de l'action est à peu près similaire à celui du livre. Au départ, la différence entre la fin du livre et celle du film m'avait quelque peu dérangée. Puis, avec un peu de recul, je trouve que cette fin "malheureuse" avait vraiment sa place dans le film. Je pense que sans les mots et les phrases d'un roman, un film ne peut pas toucher et choquer le spectateur. Il lui faut un "choc", un élément doit venir le perturber. C'est ainsi que le film et le livre font de La Vague une œuvre touchante qui marque les esprits. J'ai donc vraiment aimé le film, ainsi que le livre, car l'auteur et le réalisateur ont tous deux réussi à faire de cette histoire une leçon de vie.